CONAKRY – Une quarantaine de jeunes Guinéens, privés de toute démarche administrative depuis plusieurs années, interpellent les autorités sur leur situation. Ces citoyens accusent un agent de police, nommé Mouctar Tawel Camara, de les avoir escroqués en les conduisant au ministère de la Sécurité, où il leur aurait fait prendre des empreintes digitales et des photos, en toute « illégalité ».
S’estimant victimes de « faux et d’abus de pouvoir », ils ont traduit l’agent devant le Tribunal de première instance de Mafanco. À l’issue de cette procédure, un juge nommé Mohamed Sangaré a reconnu la culpabilité de Mouctar Tawel Camara et ordonné l’écrasement de toutes les données biométriques collectées à travers cette « fraude ».
Deux ans après, cette décision judiciaire n’a toujours pas été exécutée au niveau du ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Conséquence : ces jeunes restent incapables d’obtenir des pièces biométriques (passeport, carte d’identité…), les empêchant ainsi d’accéder à des droits élémentaires.
« Depuis cette affaire, il nous est impossible d’obtenir un passeport ou d’effectuer des démarches administratives normales », déplore Moussa Sylla, porte-parole du groupe.
Il affirme avoir multiplié les démarches pour rencontrer les autorités compétentes, sans succès.
« Une fois, j’ai pu accéder à la salle d’audience du ministre. J’ai à peine eu le temps d’expliquer mon problème que le protocole m’a dit que le ministre n’était pas là et m’a sommé de quitter les lieux », raconte-t-il avec amertume.
Au nom de ses compagnons d’infortune, Moussa Sylla en appelle à une implication personnelle du président de la Transition, le général Mamadi Doumbouya, pour que la décision judiciaire soit appliquée.
« Nous voulons simplement que le jugement soit respecté. C’est notre droit. Nous voulons sortir de cette situation qui a trop duré », a-t-il plaidé.
Apprend-t-on par / Africaguinee.com
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Cas de corruption.